Fonte des cires d’opercules

La récolte de cette année est presque terminée, n’oubliez pas de fondre séparément vos opercules pour que la section puisse mettre en place un approvisionnement en cire gaufrée non contaminée par des bactéries et des résidus de traitements anti-varroa.

Pour pouvoir réussir cette opération, il faut qu’une majorité d’apiculteurs joue le jeux et trie ses cires, le cirier ne fondra séparément notre cire qu’à partir d’un poids suffisant.

Nous avons tous à gagner à cette opération en qualité de miel, mais surtout en santé de nos abeilles.

Vous pouvez retrouver l’article du mois de février 2010 sur la contamination des rayon en cliquant sur le lien suivant:

http://www.apiculture-haut-bugey.com/?p=501

Pour ceux qui veulent néanmoins fondre leurs anciens cadres de corps, les ciriers sont de plus en plus vigilants sur la qualité des pains de cires qu’ils reprennent, et refusent souvent les pains trop foncés. Avec le coût de l’énergie, et le peu de cire récupérée, s’il faut se retrouver en plus avec des pain de cire inutilisables, je pense qu’il vaut mieux ne pas essayer de fondre ces anciens cadres

Voyage au pays de l’abeille carniolienne

De retour de Roumanie nous avons fait une petite halte en Slovénie, pays de l’abeille Carnica et paradis des apiculteurs.

L’apiculture est très développée en Slovénie, 1 apiculteur pour 210 habitants et 1 ruche pour 12 habitants alors qu’en France il y a un apiculteur pour 927 habitants et une ruche pour 47 habitants. L’abeille élevée par les Slovènes est exclusivement l’abeille Carnica et la sélection des reines est très encadrée par le ministère de l’agriculture:

« Devant l’apparition de races dérivées, de nombreux efforts ont été faits après la seconde guerre mondiale pour l’organisation de la sélection de la Carniolienne en Slovénie.
Ces efforts ont porté leurs fruits et un Office pour la sélection de la Carnica a été créé en 1984 à Ljubljana. Ainsi la qualité et la sélection de cette a été placée sous contrôle permanent du ministère de l’agriculture slovène, qui a fait de la défense de la Carnica autochtone une de ses priorités, particulièrement depuis l’indépendance du pays en 1991.
Depuis 1992 toutes les reines sont répertoriées et testées régulièrement dans des ruchers sélectionnés.
Chaque année, l’Office pour la sélection de la Carnica ne délivre d’agrément qu’à une quinzaine d’éleveurs ayant scrupuleusement respecté les directives des chercheurs et utilisant les meilleurs techniques de sélection et d’élevage.
Seuls ces éleveurs strictement sélectionnés et classés ne sont autorisés à exporter leurs reines, afin de ne proposer que les meilleures souches avec les qualités originelles de la Carnica.
L’introduction d’autres races d’abeilles est strictement interdit, il est exigé des éleveurs de détruire toutes les reines ne possédant pas l’écotype de la carniolienne, ce qui garantit la pureté de la race. »
(texte tiré du site web : www.carniolan.com/fr sur l’abeille carnica)
Lien vers ce site

Dans presque tous les villages au nord de la Slovénie on peut voir des ruchers couverts, souvent très colorés.

Un rucher de ruches divisibles

Monsieur KREVS, apiculteur sympatique et passionné, rencontré sur le marché de Kranjska Gora, dans le parc national des Triglav, au nord de la Slovénie.


Pour terminer notre trop court séjour en Slovénie, nous avons visité le musée de l’apiculture de Radovljica. Ce musée est dédié à Anton Janša (1734-1773), apiculteur slovène, qui enseignait l’apiculture à la cour des Habsbourg à Vienne. Anton Janša a découvert que la fécondation de la reine avait lieu en vol à l’extérieur de la ruche et a été le promoteur de la transhumance des abeilles. il a publié des écrits: « l’Essaimage »(1771), et « Traité complet d’apiculture » (1775).
Ce musée possède une étonnante collection de frontons de ruches peints, (kranjik) qui sont apparus au milieu de 18e siècle. Le plus ancien connu date de 1758.

 

 
Les plus anciens représentent des motifs religieux.

 

 
Puis apparaitront des motifs profanes et satiriques ou historiques.

L’enterrement du chasseur par les animaux.

Combat entre les français et les autrichiens.

Certains sont même richement sculptés.

Quelques liens vers la Slovénie et l’apiculture slovène.

Association des apiculteurs slovènes

Slovénie, pays de l’abeille carniolienne

la Slovénie et l’apiculture

Voyage en Slovénie de la société centrale d’apiculture

Musée d’apiculture de Radovljica

Un beau voyage, et une belle destination pour vos prochaines vacances, tout existe en Slovénie pour y passer un beau séjour, les abeilles, des paysages superbes, la gentillesse des slovènes et aussi la proximité, la frontière n’est qu’à 800km de notre région, pas plus loin que la Bretagne ou la cote Basque.

Miel de printemps

Cliquez sur les photos pour les agrandir.

30 ans d’apiculture et je n’avais encore jamais vu des hausses remplies comme ça à la fin du mois de mai.

Ruches Dadant 12 cadres avec des hausses de 10 cadres, les abeilles ont étiré la cire sur presque 5 cm de largeur.

Poids d’une hausse pleine 36kg, une fois le miel extrait 8kg avec les cadres, soit 28kg de récolte dans une seule hausse.

1 cadre avant extraction, presque 3,5kg.

Après quelques jours d’arrêt de récolte à la fin des acacias, le butinage semble repartir, et les tilleuls vont bientôt démarrer. Je crois qu’on va se rappeler l’année 2011


Une abeille étonnante


Abeille découpeuse au travail
Abeille découpeuse au travail
nid et boules de pollen
nid et boules de pollen

Depuis quelques jours j’étais intrigué par quelques insectes ressemblant à des abeilles, qui transportaient des morceaux de feuilles et les introduisaient par une fente du bois dans une jardinière sur ma terrasse.

C’est l’abeille découpeuse (Megachile rotundata), est une des espèce d’abeille solitaire appartenant au genre des mégachiles.  Ces abeilles construisent les loges où elles déposeront leurs œufs à partir de morceaux de feuilles découpées, (luzerne, troène, acacia)

Une de ses particularités est de découper avec une méthode spectaculaire des morceaux de feuilles tendres (découpe circulaire à ovale aux bords nets, toujours en bordure de feuille) qu’elle transporte ensuite en vol afin de confectionner son nid constitué de feuilles enroulées (aspect cigare).

Un nombre important de feuilles peuvent ainsi être découpées, sur le troène par exemple , sans conséquence apparente pour le buisson (la cicatrisation se fait rapidement, notamment grâce au fait que l’abeille ne coupe pas les nervures centrales et le réseau des vaisseaux de sève. Inutile donc de vous précipiter sur votre boite d’antilimace.

Elle est considérée comme un pollinisateur très efficace notamment de la luzerne, des carottes, et de nombreuses légumineuses cultivées, ou de baies (myrtilles). Des nids artificiels positionnés près des cultures (nids à base de pailles, ou constitués de blocs de bois percés de trous d’un diamètre convenant à l’espèce) augmentent significativement les rendements de certaines cultures.

 

 

 

Quelques liens:

Un lien vers un site sur les abeilles solitaires

Les infos de cet article sont tirées de Wikipédia:
wikipédia, Mégachile rotundata

Et si vous voulez participer à la protection de cette espèce utile et menacée, une fiche de l’INRA pour vous aider à fabriquer des nichoirs:

Nichoir à mégachile

Programme européen de recherches sur la mortalité des abeilles

En cliquant sur le lien suivant, vous accéderez à un article et à une vidéo sur le programme européen de recherche sur la mortalité des abeilles:

Euro News: La disparition des abeilles

Et pour ceux qui connaissent l’anglais le lien vers le site de ce programme de recherches: (ne me demandez pas de traduire!)

Bee Doc


Le frelon asiatique

Ceux qui sont venus à l’expo nature de la Société des Naturalistes d’ Oyonnax ont pu voir quelques exemplaires de ce redoutable prédateur de nos abeilles, et beaucoup ont été étonnés de sa taille, beaucoup plus petite que celle de Vespa Crabro, notre frelon européen.

Si celui ci prélève parfois quelques abeilles pour nourrir ses larves, il ne met pas en péril une colonie d’abeilles en bonne santé, contrairement à son cousin asiatique.

En attendant que cette cochonnerie arrive dans nos ruchers, vous pouvez consulter un très beau document de synthèse du CARI sur le lien suivant:

Fiche vespa velutina 2010

Maladies des abeilles: La nosémose

La nosémose de l’abeille est une maladie des abeilles adultes  qui affecte le tube digestif et provoque des diarrhées aiguës pouvant aller jusqu’à la mort de l’abeille et causer la perte de la colonie si de nombreuses ouvrières sont touchées. Jusqu’à une époque récente, cette affection était provoquée par la multiplication rapide d’un parasite de l’épithélium intestinal, Noséma apis appartenant au groupe des Microsporidies.
Ce sont des organismes unicellulaires proches des levures qui se développent à l’intérieur d’une cellule et s’y différencient en spores. Noséma apis, découvert en 1909 par Zander a été classé à l’origine dans l’embranchement des protozoaires mais des recherches au niveau moléculaires ont fait reclasser en 2006 Noséma dans les Fungus (Champignons).

Vous pouvez cliquer sur les photos pour les agrandir.

 

Traces de diarrhée provoquées par la Nosémose sur la face avant d'une ruche.

 

Plus récemment, un autre microsporidé, Noséma Ceranae a été mis en évidence en Europe (Higes et al. 2006). Les spores produites par les deux espèces de Noséma ont des formes très similaires et ne peuvent qu’être difficilement différenciées par la méthode de microscopie optique classique. Il est nécessaire d’utiliser des techniques de biologie moléculaire  afin d’identifier les infections ou les co-infections par chacun de ces pathogènes. Noséma Ceranae a même été trouvé dans des échantillons provenant de ruches de l’ile d’Ouessant dont l’isolement est très strict depuis 1976. (les abeilles d’Ouessant sont indemnes de Varroase). Ce parasite est peut être présent dans nos ruches depuis la découverte de Noséma Apis au début du siècle mais les techniques de laboratoire de l’époque n’ont pas permis de différencier les deux. Sa virulence accrue depuis quelques années s’explique peut être par une meilleure adaptation à notre abeille Apis Melliféra. (A l’origine c’est un parasite de l’abeille asiatique Apis Ceranae, comme l’était Varroa qui a su s’adapter à nos abeilles).


 

Spores de Noséma Apis et Noséma Céranaé

Les différences les plus significatives entre les deux types de Nosémoses  sont l’absence de traces de diarrhée et la rapidité de la disparition de la colonie avec Noséma ceranae . Les abeilles peuvent mourir dans un délai de 8 jours après exposition à Noséma ceranae. Les butineuses semblent être les plus touchées. Elles quittent la colonie et sont trop faibles pour le retour.

Évolution de la maladie:

Souvent ingéré avec le miel, le spore de noséma éclate au niveau de l’intestin. Sous l’effet du milieu, le filament polaire se déroule, va se fixer sur la membrane du ventricule et perce une cellule de la paroi. Le germe amiboïde contenu dans le spore va migrer dans la cellule à travers le filament. Là il parasite, se divise, détruit la cellule. Les germes deviennent des spores et vont ré-infester d’autres cellules. La maladie est déclarée. La multiplication est très rapide, bientôt la membrane va se déchirer, la nourriture et l’hémolymphe vont se mélanger. L’abeille est condamnée.

 

Shéma d'une spore de Noséma

 

 

Le filament polaire se la spore a été dévaginé et va permettre à celle ci de se fixer à la cellule de l'estomac de l'abeille.

 

Causes favorisantes :

les ruches mal exposées, trop ombragées.

– Les périodes longues de claustration lors des temps pluvieux les abeilles contaminées vident leur intestin dans la ruche et contaminent les nettoyeuses.

– Un déséquilibre de nettoyeuses qui éliminent la maladie en avalant les déchets et les rejettent à l’extérieur.

– Hivernage sur du  miellat difficile à digérer et qui laisse des résidus dans l’intestin de l’abeille.

-Nourrissement trop tardif.

– Pillages, matériels souillés.

– Colonie affaiblie (Pesticides, Varroase).

– Les vieilles abeilles sont plus fragiles à cause du renouvellement plus lent des cellules.

-Cires trop anciennes, les spores de Noséma sont toujours présentes dans les ruches, même dans les colonies en bonne santé, mais les vieilles cires peuvent en contenir de très grandes quantités.

Prophylaxie:

– Hiverner les ruches dans un lieu sec et ensoleillé.

-Provisions d’hiver suffisantes et sans miellat.

-Éviter l’humidité dans les ruches (plancher aéré).

-Favoriser l’élevage du couvain en automne, des abeilles jeunes au corps gras bien développé résisteront mieux et aideront la colonie à bien redémarrer au printemps.

-Éviter les nourrissements trop tardifs.

-Éliminer les colonies faibles.

-Renouveler périodiquement les rayons.

-Désinfecter souvent le matériel.

Traitement:

Attention aucun traitement médicamenteux n’est autorisé.

L’acide acétique tue les spores de noséma apis:

– 4 à 8 ml d’acide acétique pur par litre de sirop 50/50, donner un litre de sirop par semaine.
– Les colonies trop faibles seront détruites

– La totalité des ruches du rucher seront traitées

Autre traitement, le vinaigre :

Faire un sirop avec 60% de sucre et 40% d’eau, ajouter à froid 50 g de vinaigre de cidre et 2 ml d’acide acétique pur par litre de sirop. Le PH du sirop qui est de 8,06 va passer à 3,44 ce qui va empêcher le développement des spores de noséma dans l’intestin de l’abeille.

Traitement avec le Protofil (alcoolysat de plantes stimulant la sécrétion d’enzymes digestives, n’est pas un médicament) :

Ajouter 1,7 cl de Protofil dans 1 litre de sirop de nourrissement, renouveler l’opération 15 jours plus tard au printemps et en fin d’été.
Au total donner entre 5 et 8 cl de Protofil par ruche et par an en fonction de la taille de la colonie.

Quelques liens qui vous donneront encore beaucoup de renseignements sur la Nosémose:

Sur le site www.beekeeping, un article paru dans Abeilles et fleurs sur l’opportunisme de Noséma Ceranae

Sur le site du GDSA27 deux articles très pédagogiques sur la Nosémose (Patientez un peu, ils sont un peu longs à télécharger!

Nosémose 1
Nosémose 2