Updated on mai 21, 2024
Recette du pain d’épice de Martien.
Cette recette n’est pas la mienne, c’est celle à peine modifiée de mon ami Martien Monnet, apiculteur à Chevillard qui nous a quittés en 2020.
400 g. de miel (du Haut Bugey bien entendu, plutôt un miel qui a du goût)
30 g. de sucre
1 verre de lait chaud (ou 220g)
1 œuf
250 g. de farine tamisée
10 grammes de sel de Vichy (bicarbonate de soude)
4 grammes de 4 épices moulues
6 grammes d’anis vert en grain
Bien délayer le miel, le sucre et le lait chaud.
Ajouter L’œuf, la farine, les 4 épices et l’anis vert.
Battre pendant 15′ à la main (10′ avec un batteur)
Ajouter le sel de Vichy et bien mélanger.
Laisser reposer pendant 15 minutes.
Verser dans un moule beurré (ne le remplir qu’à moitié, le pain d’épice va beaucoup gonfler à la cuisson)
Enfourner dans un four froid, (très important), thermostat 5 ( 150°) pendant 45 à 50′, si four à chaleur tournante, position pâtisserie. Ne pas ouvrir le four pendant la cuisson et bien surveiller la fin de cuisson.
Si l’on verse la préparation dans des petits moules au lieu d’un grand, diminuer le temps de cuisson; j’utilise des barquettes alu de 20cm par 8cm et 5cm de haut.
Les quantités d’ingrédients indiquées permettent de faire 3 pains d’épices d’environ 300g.
Bon appétit.
Updated on avril 1, 2022
Première séance sur le terrain au rucher école en photos.
Le samedi 26 mars les élèves du rucher école se sont retrouvés au rucher pour leur première rencontre avec les abeilles pour certains.
Avec les animateurs, de nombreux adhérents de l’association sont aussi venus nous rejoindre pour nous aider au travail du rucher. C’est une quarantaine d’apiculteurs qui se sont retrouvés au rucher par cette belle journée.
Updated on mai 19, 2024
Comportements des abeilles mellifères dans la ruche.
Une série de vidéos, tirées d’une analyse à long terme faite par les chercheurs Paul Siefert, Nastasya Buling et Bernd Grünewald, de l’Institut für Bienenkunde, Polytechnische Gesellschaft Frankfurt am Main, Goethe-Universität, Frankfurt am Main, Allemagne. Ces informations sont tirées d’un article paru dans la revue scientifique Plos One, éditée quotidiennement par la Public Library of Science et diffusée exclusivement en ligne.
Le matériel utilisé dans cette étude: la zone de reproduction d’une ruche d’observation était éclairée par un dôme émettant une lumière rouge au-delà de la vision des couleurs des abeilles. Le dôme était un bol de service en métal de 20 cm de diamètre, peint avec un vernis blanc mat de l’intérieur, et avait un grand trou percé dans le dessus pour l’objectif de la caméra. Dans la zone de couvain filmé, les rayons ont été tournés à 90 °, permettant une vue dans les cellules tronquées à travers 4 mm de verre antireflet et l’enregistrement continu des comportements des adultes et du développement larvaire à l’intérieur des alvéoles.
Ponte et positionnement d’un œuf par la reine.
Thermorégulation d’une cellule pondue.
Après la ponte, l’œuf reste immobile jusqu’à l’éclosion des larves. Au fur et à mesure que les ouvrières se déplacent le plus profondément dans les cellules, les œufs peuvent être poussés vers la base cellulaire. Les ouvrières peuvent se déplacer dans les cellules pour la conservation ou la création de chaleur à l’intérieur de l’alvéole, et dans ce processus, l’ouvrière et ses antennes restent immobiles. Cette observation est cohérente avec les suggestions selon lesquelles un «basculement» de l’œuf ne fait pas partie du processus normal de développement embryonnaire. Par conséquent, les œufs descendants reflètent la fréquence à laquelle les ouvrières sont entrées dans la cellule à des fins de régulation thermique. Lors des comportements d’échauffement ou de repos, qui se distinguent par la fréquence des mouvements de pompage abdominal, aucun mouvement antennaire du travailleur n’est présent.
Inspection courtes et longues, soins des larves.
Les inspections des cellules comprennent l’entrée et le traitement des informations sensorielles pour déterminer le contenu des cellules, l’emplacement, le statut et l’âge du couvain, etc. La principale caractéristique des inspections est un mouvement antennaire fréquent. Les inspections qui ne sont pas suivies d’autres comportements se produisent soit pendant de très courtes durées, au cours desquelles l’ ouvrière pénètre à peine dans la cellule, soit pendant des durées relativement longues, ce qui est plus courant dans les cellules contenant de très jeunes larves.
Tous les dessins de cet article sont de Nastasya Buling.
Mouvement des œufs et éclosion larvaire.
L’éclosion de la larve à partir de sa position verticale est initiée par des mouvements de flexion et d’augmentation graduelle de flexion jusqu’à ce que l’extrémité antérieure de la larve touche la surface de la cire. Ensuite, elle ne se redresse pas et descend progressivement vers la base de la cellule ou, dans certains cas, vers la paroi latérale de la cellule. Lors de l’éclosion, les membranes des œufs sont entièrement dissoutes. La première alimentation a lieu en moyenne à 86 minutes après l’éclosion des larves.
Soins au couvain, inspection de la cellule et nourrissement d’une jeune larve.
Les inspections comprennent l’entrée et le traitement des informations sensorielles pour déterminer le contenu des cellules, l’emplacement, le statut et l’âge du couvain, etc. Dans les cellules contenant une très jeune larve, les inspections sont souvent accompagnées de tours longitudinaux du corps de la nourrice. Ces virages reflètent la tentative de la nourrice de localiser la position correcte de la larve pour l’approvisionnement alimentaire, car couvrir les stigmates de la larve de gelée royale réduit ses chances de survie. Les apports de nourriture sont toujours précédés d’une inspection, au cours de laquelle l’ouvrière montre de forts mouvements antennaires et dirige ses pièces buccales et ses pointes antennaires vers la larve. Après l’inspection, la nourrice commence à vibrer avec ses mandibules en se rapprochant progressivement de la larve. Pendant l’approvisionnement en nourriture,les antennes continuent à bouger légèrement. Alors que la nourriture doit être soigneusement positionnée pour les jeunes larves, les nourrices peuvent déposer de la nourriture sur n’importe quelle partie des parois cellulaires environnantes près d’une larve de trois jours ou plus.
Soins au couvain, nourrissement « bouche à bouche » d’une larve.
On observe des mouvements larvaires pendant l’alimentation, ce qui indique l’intention de la larve d’atteindre la nourriture fraîchement fournie. Les larves qui reçoivent une alimentation bouche-à-bouche ne bougent pas après l’apport de nourriture. Cependant, les ouvrières ne fournissent pas de nourriture uniquement à proximité ou dans la bouche de la larve, comme cela avait été suggéré il y a quelque temps.Aucun apport de nourriture n’a été observée avant l’éclosion de la larve, contrairement à ce qui a été parfois décrit ailleurs. Une diminution importante d’apport entre les jours 4 et 5 peut accompagner le passage de la «gelée royale» à la «gelée d’ouvrière modifiée».
Fabrication du cocon par la larve avant nymphose.
Une fois que la larve a reçu sa dernière alimentation, la fabrication du cocon commence par des mouvements de tapotement de l’extrémité antérieure de la larve, où se trouvent les glandes à soie. Ce mouvement initie la transition des retournements transversaux et des retournements longitudinaux à l’intérieur de la cellule. Par rapport à la littérature précédente, nous comptons environ le double du nombre de rotation (27–37) et une durée de 52 minutes pour la fabrication du cocon.
Réparation et modification des rayons de cire avec de la cire ancienne.
La cire utilisée pour la construction et la réparation des rayons peut être trouvée sous deux formes: d’une part, sous forme d’écailles de cire transparentes, et d’autre part, sous forme de fils non transparents créée à partir de cire existante dans la colonie. Dans nos observations, ce cas a principalement été vu dans des occasions urgentes, comme la fixation rapide des rayons sur le verre de la ruche d’observation. Cependant, l’utilisation de fils de cire peut souvent être observée plus tard dans le développement de la colonie. Le remodelage des rayons est parfois fait par des ouvrières avec des glandes de cire non développées, il permet des adaptations rapides dans la division du travail. Pour créer un Fil de cire, l’abeille bouge rapidement sa tête d’avant en arrière, comme un oiseau picorant, tandis que la fil est étendu entre ses mandibules. On observe bien ce comportement sur la vidéo avec l’abeille de gauche en train de fabriquer un fil avec de la cire prélevée sur le rayon. Les fils de cire peuvent mesurer plusieurs millimètres de longueur et s’étendent sous la tête et le thorax. Les longs fils sont pliés pour le transport à l’aide des pattes prothoraciques et des mandibules. On voit bien en fin de vidéo une abeille reboucher un trou de l’alvéole sur la droite.
Construction et réparation des rayons avec de la cire neuve.
Pour récupérer une écaille de cire dans les glandes cirières abdominales, l’ abeille utilise les brosses tarsiennes de la patte arrière. La récupération de l’ écaille de cire dans la glande cirière prend environ cinq secondes. Le transport de l’écaille vers les pièces buccales avec la patte ne prend que 400 ms. L’utilisation d’écailles de cire pour la construction est l’inverse du processus d’extension des cordes de cire décrit précédemment, y compris les mouvements rapides de la tête et de la mandibule. Pendant l’activité de construction, les abeilles se déplacent fréquemment à l’intérieur de la cellule, soit en va-et-vient, soit en virages longitudinaux. De plus, des mouvements antennaires et de la tête fréquents sont présents, (peut-être pour un contrôle de la forme et des dimensions de la cellule).
Operculation d’une cellule.
Pendant l’operculation de la cellule, l’abeille insère fréquemment ses antennes dans le trou de fermeture de la cellule et place ses tarses avant sur le bord en train d’être étiré. Nous supposons que le travailleur le fait pour mesurer l’épaisseur du bouchon. L’operculatione est soigneusement ajustée à l’état de développement de la larve et la fabrication du cocon commence avant que la cellule ne soit complètement fermée.
Nutrition des abeilles: stockage et absorption du nectar.
Pour stocker le nectar et le miel, les ouvrières rampent ventralement vers le haut dans la cellule. Le nectar est ensuite régurgitée de le jabot de la butineuse vers la paroi cellulaire supérieure et répartie par des mouvements semi-circulaires. Si la cellule contient déjà de la nourriture liquide, les mandibules y plongent. Pendant toute la durée du processus, la trompe reste pliée et les mandibules sont maintenues ouvertes. Puisque la nourriture adhère à la paroi supérieure de la cellule et est tirée vers le bas par gravité, la cellule peut être remplie uniformément sans que la butineuse ne cible la moitié inférieure de la cellule. La nourriture liquide de la cellule remplie est absorbée par la trompe, un acte qui est possible quel que soit la position de l’abeille dans la cellule.
Nutrition des abeilles: stockage du pollen.
Une fois qu’une cellule a été inspectée et jugée appropriée pour le stockage du pollen, la butineuse utilise ses pattes prothoraciques pour s’accrocher à la paroi cellulaire inférieure à côté de la cellule inspectée. La butineuse serre la paroi supérieure avec ses pattes métathoraciques tout en plaçant son abdomen plié sur la paroi inférieure de la cellule à remplir. Nous n’avons pas observé de travailleurs enfoncer leurs jambes métathoraciques dans la cellule et y pendre librement, comme le rapportent des rapports antérieurs. Au lieu de cela, les corbicules (paniers à pollen) qui contiennent le pollen sont positionnées à l’entrée de la cellule et les pattes médianes restent libres. Le travailleur utilise ensuite les pattes mésothoraciques pour des brossages lents le long du côté extérieur des pattes postérieures, pour faire tomber la pelote de pollen dans la cellule. Une fois que la charge pollinique est tombée, la butineuse nettoie tout pollen restant sur les pattes médianes ou postérieures de la même manière, mais avec des mouvements plus rapides. L’ abeille s’accroche alors à la paroi cellulaire supérieure avec les pattes pro et mésothoraciques pour frotter ses pattes métathoraciques ensemble, les libérant de petits morceaux de pollen. Le pollen qui se trouve maintenant dans la cellule est ensuite poussé plus loin dans la cellule avec plusieurs mouvements rapides des tarses des jambes métathoraciques.Ce processus de nettoyage des jambes et de poussée du pollen est répété plusieurs fois jusqu’à ce que les jambes soient exemptes de pollen restant. Le butineur retire ensuite ses pattes et son abdomen de la cellule.
Chargement et hydratation du pollen dans la cellule, élaboration du « pain d’abeilles ».
Ensuite, les plus jeunes abeilles à proximité poussent le pollen plus loin vers la base de la cellule avec les mandibules fermées et des mouvements ascendants de la tête. Cette opération a été observée une fois exécutée par la butiseuse qui venait de décharger son pollen. Le pollen récent est malaxé et incorporé dans la masse du pollen déjà stocké dans la cellule. Au cours de ce processus, la masse de pollen peut être hydratée par l’ajout de salive, de nectar et de miel pour créer du pain d’abeille.
Thermorégulation.
Tant qu’il y a du couvain dans une colonie, les abeilles mellifères maintiennent la température de la zone de couvain environnante entre 33 et 36 ° C. Pour éviter des anomalies dans le couvain ou chez les adultes émergents lorsque cette fourchette de température est dépassée, les abeilles mellifères s’appuient sur divers comportements pour réguler cette température. Le processus de chauffage de la zone de couvain comprend le regroupement des abeilles, la génération de chaleur métabolique et l’incubation directe (dans laquelle les travailleurs réchauffent leur thorax par des contractions musculaires, comme on voit dans la seconde vidéo), tandis que le processus de refroidissement comprend la dispersion des individus, la ventilation et l’évaporation de l’eau.
Si la température de la colonie dépasse les niveaux de tolérance, les abeilles se dispersent à travers les rayons et finissent par quitter la ruche. À l’entrée de la ruche, les ouvrières commencent à ventiler et les butineurs collectent de l’eau pour la faire évaporer dans la ruche. Pour éviter la surchauffe, les abeilles transfèrent des gouttelettes de liquide clair, principalement sur les parois supérieures des cellules de couvain. Le refroidissement par évaporation étant un processus dynamique, les gouttelettes peuvent augmenter et rétrécir en quelques minutes. La composition des fluides de nos vidéos étant indéterminée, le refroidissement par évaporation peut se produire avec du nectar et / ou de l’eau. Cependant, la température ambiante environnante était stable, ce qui confirme l’idée que de l’eau a été utilisée.
Hygiène de la ruche.
Le comportement hygiénique comprend l’élimination et la prévention des moisissures, des champignons et des parasites qui mettent en danger la survie de la colonie. Les abeilles présentent un ensemble de comportements hygiéniques, tels que le cannibalisme ou le nettoyage (auto-toilettage), d’autres compagnons de nid (allo-toilettage), le nettoyage des surfaces » mouvement de balancement », des cellules ou des larves.
Cannibalisme.
Le cannibalisme est un moyen efficace pour la colonie de recycler les protéines et d’empêcher la moisissure et les champignons de se développer larves mortes. Cependant, en cas de mauvais développement ou de mâles diploïdes, les larves peuvent être cannibalisées par les ouvrières à chaque étape de leur développement sauf pendant les 72 dernières heures où la cuticule durcit. Dans nos observations, la cannibalisation s’est généralement produite sans cause visible (par exemple, les larves devenant sombre), ce qui suggère que les travailleurs perçoivent des informations chimiques pour identifier les larves malades, mortes, parasitées ou mal développées. Nous avons principalement observé du cannibalisme dans les cellules visibles pendant les premiers jours de l’expérience et plus souvent en juillet et août qu’en mai et juin. Cela suggère que, avec une ponte décroissante, les ouvrières conservent les cellules du centre du nid à couvain pour le développement des larves. Dans de tels cas, les jeunes larves peuvent être cannibalisées pour augmenter les probabilités de survie des plus âgées. Fait intéressant, nous avons très rarement observé la cannibalisation des œufs.
Consommation de varroas.
Comme les larves d’abeilles, les acariens Varroa destructor peuvent être consommés par les ouvrières lorsque la cuticule n’est pas durcie comme dans la proto- ou la deutonymphe femelle ou chez le mâle. Nous avons observé la consommation d’acariens dans une cellule d’où venait de sortir une jeu abeille (avec deux acariens femelles adultes accrochés à l’abdomen) et, à notre grande surprise, nous avons trouvé des réactions très différentes de la part des deux nettoyeuses qui sont ensuite entrés dans la cellule. Alors que la premiere supprimait exclusivement les défécations de l’acarien, la seconde, qui est entrée quelques minutes plus tard, a bondi en avant avec les mandibules écartées après avoir touché la deutonymphe avec son antenne. Les deux acariens ont ensuite été consommés. Lorsque la cuticule de l’acarien est durcie, une nettoyeuse peut encore blesser la carapace ou enlever les pattes avec ses mandibules pour contrôler l‘ infestation par Varroa.
Allo-toilettage.
Nettoyage de la ruche, « mouvement de balancement »
Le nettoyage mécanique des surfaces d’une ruche est également connu sous le nom de «mouvement de balancement», dans lequel les mandibules de la nettoyeuse et les tarses de ses pattes avant sont utilisés comme grattoirs. La nettoyeuse balaie la surface avec des mouvements répétés rapides de ses pattes avant vers ses pièces buccales, tout en se penchant lentement vers l’avant. Il reprend ensuite rapidement sa position d’origine et le processus est répété plusieurs fois sur la même zone. Au cours de ce mouvement d’inclinaison vers l’avant, l’orientation des mandibules passe d’une position postérieure maximale à une position antérieure.
Conclusions
Alors que les observations des comportements des abeilles mellifères remontent à des siècles, les visualisations de nombreux comportements intra-ruches n’existent que dans des dessins au trait, limités à des représentations de certains moments clés. Dans cette étude, nous présentons les comportements connus et inconnus des abeilles domestiques dans des vidéos haute résolution, accessibles en ligne et gratuites pour le public. Ces vidéos peuvent être utilisées pour des recherches plus poussées ou pour éduquer les apiculteurs et le public. Notre matériel peut également contribuer à faire prendre conscience du déclin général de la biomasse des insectes volants, de la biodiversité des insectes et du débat sur la crise des pollinisateurs. Nous avons observé des comportements uniques non décrits précédemment, tels que l’alimentation bouche-à-bouche des larves ou la conservation / génération de chaleur dans les cellules contenant une larve. L’enseignement du comportement des travailleurs des abeilles domestiques peut contribuer à une fascination accrue pour les insectes vivant en société. Nous encourageons donc les enseignants, les scientifiques, les journalistes et les autres personnes intéressées par les comportements des insectes à utiliser nos séquences vidéo à des fins éducatives et de publication non commerciales.
L’équipe des chercheurs de la Goethe-Universität, Frankfurt am Main, Allemagne
J’ai simplifié dans ce blog l’article original du journal en ligne PlosOne.
Je vous mets ci dessous les liens vers l’article original beaucoup plus technique et plus complet de PlosOne, mais c’est en anglais. Je vous mets donc la traduction en français sur l’autre lien. Mais c’est une traduction automatique Google, donc certains mots sont mal traduits, mais ça se comprends quand même. Yves B.
Sur ce lien, l’article du journal PlosOne en français
Updated on mai 21, 2024
Plantes nectarifères et pollinifères à semer et à planter
Les abeilles se nourrissent essentiellement du nectar et du pollen des fleurs, leur survie dépend en grande partie de la disponibilité de ces ressources dans leur environnement. Les insectes pollinisateurs ont besoin pour leur équilibre alimentaire de butiner une grande diversité d’espèces florales agricoles, horticoles et sauvages.
L’uniformisation des paysages et l’artificialisation des territoires ont contribué à une réduction des ressources disponibles dans le temps et l’espace. Le maintien et le renforcement de la diversité floristique (arbres, arbustes, plantes annuelles…) sont essentiels à la santé des abeilles et des autres pollinisateurs.
Aussi, pour améliorer les conditions de vie des abeilles et des pollinisateurs et rendre les espaces attractifs (surfaces agricoles, bandes enherbées, jachères, jardins de particuliers et publics, abords des voies de circulation, surfaces gérées par les collectivités et les zones industrielles et commerciales), une liste de plantes attractives pour les abeilles est mise à disposition.
Cette liste répond en partie aux actions développées dans le cadre du plan de développement durable de l’apiculture, et du plan de développement de l’agroforesterie, mis en place dans le cadre du projet agro-écologique pour la France et animés par le ministère en charge de l’agriculture.Elle a été réalisée par un groupe de travail constitué autour de FranceAgriMer, avec le concours d’organismes techniques tels que Val’Hor, Astredhor, la Société nationale d’horticulture de France, l’Institut de l’abeille… et bien sûr le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation.
Sur ce lien, téléchargez la liste des plantes attractives pour les abeilles
Updated on mai 21, 2024
Contamination et adultération des cires d’abeilles
Très souvent des apiculteurs en France, Belgique, Italie, Allemagne, et un peu partout sur toute la planète font état de problèmes avec des lots de cire gaufrée, (refus des abeilles de bâtir ces cires gaufrées, refus de la reine de pondre sur ces cadres, mortalité de couvain, mauvaise tenue de certaines cires pouvant aller jusqu’à l’effondrement des bâtisses, contamination de certaines cires par des molécules chimiques).
Le regain d’intérêt pour l’apiculture professionnelle et l’apiculture de loisir, les faibles récoltes de certaines années ne permettent pas l’autosuffisance en cire, entrainant un prix élevé de la cire et rendant ainsi le marché attractif à toutes les solutions pour combler la demande : importation de cires asiatiques, africaines et autres, chargées en produits chimiques parfois toxiques pour les abeilles, mais aussi parfois rajout de produits pétroliers pour « rallonger » la sauce (paraffine et stéarine par exemple).
En mars 2017, au congrès européen d’apiculture de Piacenza en Italie, les conférence:
Feuilles de cire gaufrées létales: un nouveau scandale de la cire, par: Sebastian Spiewok, Deutsches Bienen-Journal (DE) – Markus Gann, Imkerei Bee-Gann (DE)
et Cire empoisonnée. Contaminations et adultérations, par Chiara Concari, Unaapi (IT) – Stefano Fenucci, Il Pungiglione (IT)
nous ont bien montré la gravité de ces problèmes.
En dessous, la photo d’un cadre de couvain dont la cire a été adultérée avec de la stéarine, toxique pour les larves. (photo de Marcus Gann)
En même temps que le congrès, se tenait le salon Apimell, où il y avait de nombreux stands de marchands de cire, les 2 chercheurs allemands sont allés chercher des échantillons sur chaque stand et les ont testés : seuls 2 sur une vingtaine n’étaient pas adultérés!
On peut aussi trouver dans la cire des résidus de traitements anti varroas, (acaricides), des pesticides présents dans le nectar et le pollen des fleurs butinées et d’autres contaminants présents dans l’environnement. Ces molécules sont liposolubles, donc absorbées par les corps gras de la cire, et persistent très longtemps dans la cire.On retrouve encore aujourd’hui dans celle-ci du coumaphos dont l’utilisation est pourtant interdite depuis 2002.
La cire peut aussi véhiculer des agents biologiques tels que des bactéries (spores de loque américaine ou européenne) ou des parasites (spores de Nosema par exemple). L’utilisation de feuilles contaminées peut être responsable de la diffusion d’épizooties comme la loque américaine, pouvant entrainer des problèmes sanitaires impactant l’ensemble de la filière apicole.
Sur les liens suivants, vous trouverez des infos plus complètes sur l’état des cires utilisées en France par les apiculteurs:
Article de l’Itsap sur l’état des lieux des cires à usage apicoles utilisées en France.
Il est donc nécessaire d’utiliser des nouvelles feuilles de cire indemnes de ces agents pathogènes.
Dans les corps de ruches, les cires sont les plus contaminées et leur remplacement est devenu obligatoire. Il faudrait au minimum remplacer 2 cadres de corps dans les ruches D10 chaque année, certains apiculteurs préconisant même 3 ou 4. Une bonne habitude est de marquer les cadres que vous introduisez d’un point de la couleur des reines de l’année, ce qui permet de reconnaitre les plus anciens à enlever.
Mais il faut impérativement détruire ces cadres car si vous récupérez la cire et si vous la remettez dans le circuit, les contaminants vont rester éternellement dans les cires du commerce. De plus en plus de ciriers n’acceptent d’ailleurs plus de cire de corps. Il faut utiliser uniquement la cire d’opercules, et mieux même uniquement votre cire d’opercule. Certains ciriers gaufrent à façon des petits lots de cire, ce qui vous permet d’utiliser uniquement la cire de vos abeilles, sans qu’elle soit mélangée avec de la cire de provenance inconnue. Une bonne pratique pour obtenir plus de cire d’opercules est d’utiliser des hausses avec 8 cadres sur des ruches D10, les abeilles vont plus étirer les cellules pour stocker le miel et vous donneront plus d’opercules. Mais encore faut-il que les abeilles récoltent du miel, et ça c’est une autre histoire…..
Et si vous portez à un cirier de petits lots de cire à gaufrer, encore faut-il que votre cire soit de bonne qualité. Elle peut contenir beaucoup d’impuretés, ce qui vous fera perdre des feuilles gaufrées. Voilà ci dessous un exemple de ce que l’on devrait plus jamais trouver dans un lot de cire à faire gaufrer. Souvent les apiculteurs se regroupent à plusieurs pour avoir un volume de cire suffisant à faire gaufrer, des pains de cire comme ça vont pénaliser les autres apiculteurs du groupe en augmentant le pourcentage d’impuretés enlevé par le cirier.
La cire peut avoir été surchauffée au moment de la couler en pain, ce qui lui fera perdre des qualités, et peut avoir une vilaine couleur grisâtre si elle a été fondue dans des récipients inadéquats. Les vieux baquets, lessiveuses et récipients galvanisés et rouillés sont mieux en déchetterie que dans votre atelier de fonte de cire, idem pour les anciennes chaudières à cire en métal galvanisé qui noircissent la cire.
Il est conseillé d’utiliser des récipients en inox ;pour ma part, j’utilise un faitout d’une quinzaine de litres,(on en trouve des peu chers en supermarché lors de « foire à l’inox »), et pour les pains de cire j’utilise comme moules des gamelles inox pour chiens achetées au rayon animaux de grandes surfaces dont le prix est d’ environ 3€.
Je vais vous montrer en photos ma méthode simple et efficace.
D’abord, il faut rincer vos opercules,car si vous les fondez encore gluantes de miel, ça va écumer un maximum au chauffage, et 5kg de cire fondue qui débordent sur le carrelage, c’est pas simple à rattraper.
Je commence à les recouvrir d’eau dans le seau où elles sont et je les laisse souvent tremper une nuit pour bien diluer le miel restant.
Ensuite je rince ces opercules dans un tamis ; évitez de faire ça en pleine journée s’il fait chaud, car il y a un fort risque de pillage( je le fais le soir et je laisse égoutter la nuit). L’idéal est de le faire par temps pluvieux, tout est bien rincé au matin.
Ensuite fonte des opercules, il faut impérativement mettre de l’eau au fond du récipient de fonte, environ 5cm. La température d’ébullition de l’eau est de 100°C, la t°de la cire fondue ne montera pas au delà et la cire conservera ses qualités. On rajoute la cire et on commence à chauffer : attention, il faut impérativement surveiller tout le temps car vous risquez l’incendie si vous oubliez la gamelle sur le feu et que toute l’eau s’évapore.
Ça va mousser en fin de fonte, si l’écume monte trop, diminuez le feu.
Je laisse en ébullition pendant 10 ou 15mn, çe qui va permettre de tuer les bactéries, spores et autres qui peuvent se trouver dans la cire. Ça n’est pas suffisant pour tuer les spores de loque américaine, mais comme cette cire provient de vos ruches et que vous êtes d’excellents apiculteurs, vous n’avez pas de loque américaine dans vos ruches….?
Et cette ébullition prolongée va permettre à toute l’écume grisâtre de la photo précédente de passer dans l’eau de la gamelle. Quand l’écume a cette belle couleur jaune, j’enlève la gamelle du réchaud et je laisse décanter 1/4 d’heure. Il faut enlever la gamelle du réchaud, les pattes du réchaud restant très chaudes, et produisent des mouvements de convection dans la cire fondue perturbant la décantation. Pendant cette décantation, les gouttelettes d’eau présentes dans la cire sont toutes redescendues au fond en entrainant la majorité des impuretés avec elles.
Quand la cire est bien décantée, je la coule dans un moule, en ne prélevant que la surface avec une louche, sans brasser le fond ce qui risquerait de faire remonter des débris. Je la passe dans une passoire pour enlever les gros débris éventuels.
Il faut s’arrêter de prélever la cire fondue avant d’arriver à la couche d’eau et d’impuretés du fond. Si on travaille avec précaution, on voit les débris par transparence à travers la cire fondue.
Une fois solidifié, ce qui reste dans le récipient de fonte va vous donner une galette de cire avec en dessous tous les débris qui ont surnagé sur l’eau.
Un bon coup de brosse dure et un passage au jet vont enlever la majorité des débris et votre galette de cire presque propre pourra être utilisée à la prochaine fonte d’opercules.
Cire épurée en cours de solidification.
Cette première fonte va vous donner une cire exempte de gros débris.
Mais au démoulage elle contient encore des petites impuretés.
Je fonds mes opercules au fur et à mesure de mes récoltes, ça m’évite de retrouver des seaux d’opercules mal rincées et humides vertes de moisissures à l’automne.
Les pains de cires même contenant des impuretés comme celui là se conservent très bien sans être attaqués par la fausse teigne jusqu’à l’hiver.
Et quand la mauvaise saison est là, je reprends mes pains de cire et je recommence la même opération en coulant des pains plus gros que ceux de la première fonte. J’utilise la casserole inox d’une ancienne cocotte minute réformée mais attention de bien prendre une cocotte avec des poignées soudées car si elles sont rivetées, le démoulage du pain sera impossible à cause des têtes des rivets. Par sécurité, je mets dans ma passoire une toile nylon très fine pour enlever les éventuels débris nageant dans la cire.
Et si vous avez bien travaillé, voilà ce que vous devez obtenir : un pain de cire quasiment sans impureté que votre cirier va gaufrer avec plaisir.
Une astuce pour le démoulage : si vous utilisez une casserole, les bords sont verticaux et le démoulage difficile. Une fois que la cire est dure, mettez la casserole au congélateur quelques heures. Le retrait de la cire au froid est plus important que le retrait de l’inox, le pain de cire va se décoller de la casserole et se démouler facilement.
Updated on avril 24, 2019
Les abeilles à l’école de Béard-Geovreissiat
Un beau projet que nous avons mené ce printemps avec l’équipe pédagogique de l’école de Béard-Géovreissiat, initier tous des élèves, de la maternelle au CM2, à la vie des abeilles, leur importance pour la pollinisation et le travail de l’apiculteur.
J’étais accompagné dans ce projet par Dominique Locatelli, enseignant en sciences et vie de la terre au lycée Painlevé d’Oyonnax et apiculteur.
Dès notre première visite à l’école nous avons remarqué le travail déjà réalisé par les enseignants, et nous avons vite compris que nous aurions une obligation d’excellence.
Quelques unes des nombreuses décorations réalisées par les élèves pour décorer l’école et leur classe.
Nous avons ensuite animé 4 séances à l’école, en passant chaque fois environ 40mn pour chaque classe. La première séance était une présentation générale de l’abeille, sa biologie, son utilité, sur les pratiques apicoles. La deuxième séance était sur le matériel, avec présentation de ruches anciennes en paille, et comparaison avec les ruches modernes à cadres.
Puis présentation et visite de la ruche pédagogique avec les cadres photo.
Ensuite présentation d’abeilles vivantes dans des ruches vitrées.
Colonie orpheline, construction d’une cellule royale
Et après toute ces séances à l’école, la récompense pour les élèves de primaire, le déplacement au rucher et la visite d’une ruche.
Puis ensuite avec les petits de la maternelle.
Habillage.
Et pour finir ce beau programme, extraction du miel, et mise en pots à l’école.
Et maintenant l’extraction.
Puis chaque élève s’est vu remettre son diplôme d’honneur du meilleur ami des abeilles.
Les petits avec leur diplôme.
Un grand merci à toute l’équipe pédagogique de l’ école de Béard- Géovreissiat pour le travail effectué sur ce projet tout au long de l’année,
à Dominique pour son professionnalisme et sa pédagogie,
à Martine, Alain et Gérard pour l’aide apporté pendant la séance d’extraction du miel et de la mise en pots,
sans oublier les carrières Blanc qui ont financé une partie des tenues de protection et pour le prêt du terrain où est installé le rucher école du Haut Bugey.
Et les enseignantes nous ont dit leur désir de continuer ce projets à la rentrée avec l’installation d’une ruche pour l’école, la bibliothèque apicole est déjà installée, donc rendez vous en septembre.
Et les quelques articles sur ce projet parus dans Le Progrès:
Updated on mai 19, 2024
Comment vos ruches sont ré-infestées par Varroa après un traitement.
Sur cette vidéo, on voit un Varroa embarquer sur une abeille venant butiner.
C’est la preuve que la lutte contre Varroa sera une lutte permanente, tant que certains apiculteurs affirmeront « Je ne fais rien, mes ruches n’ont pas de Varroas ».
Une colonie laissée sans soins va re-contaminer toutes les autres colonies de sa zone de butinage.
Cette vidéo est tirée d’un article publié en décembre 2016 dans la revue scientifique Plos One par David T. Peck, Michael L. Smith et Thomas D. Seeley, chercheurs au département de Neurobiologie et Comportement à la Cornell University, Ithaca New York.
Le lien vers l’article (en anglais)
Updated on avril 24, 2019
L’encagement des reines, une nouvelle technique prometteuse pour lutter contre Varroa
Lutte contre varroa par une méthode populationnelle
Encagement de la reine dans une cage d’isolement Scalvini®
En début d’année, nous avions quelques informations sur les techniques de blocage de ponte par encagement des reines, en particulier l’utilisation de la cage d’isolement Scalvini®. Ces informations nous venaient d’adhérents du Groupement des Producteurs de Gelée Royale Française, qui ont testé cette méthode à grande échelle depuis plusieurs années.
Puis nous sommes allés au 5ème congrès européen d’apiculture, à Piacenza, en Italie, début mars 2017 et là nous avons été convaincus par la belle conférence présentée sur ce sujet par Yves Goïc, du G.P.G.R.
- Le principe de base de cette méthode est l’encagement de la reine pendant 24 jours dans une cage d’isolement qui laisse l’accès aux ouvrières.
- La reine continue sa ponte dans la cage pendant les 24 jours sans interruption, mais le couvain avorte, la cage n’ étant pas assez haute pour que les abeilles étirent les cellules.
- Au bout de 24 jours, la reine est libérée, et un traitement à l’acide oxalique par dégouttement est appliqué à la colonie. Comme il n’y a plus de couvain, tous les varroas sont sur les abeilles (varroas phorétiques) et l’efficacité du traitement est maximum.
- 4 jours après on fait un second traitement à l’A.O. qui a pour but de tuer les varroas qui ont échappé au premier traitement, avant qu’ils se réfugient sous les larves dans la bouillie larvaire. (La reine a recommencé sa ponte dés sa libération et les premières larves sont déjà nées).
L’ avantage de cette méthode est de maintenir la ponte de la reine sans interruption, elle ne maigrit donc pas et ne risque pas de s’envoler à sa libération (reines non clippées) comme ça peut arriver avec d’autres cages où elle n’a pas la possibilité de pondre.
Cette méthode doit s’appliquer en l’absence de rentrées de nectar, sinon les abeilles vont remplir le corps de la ruche et la ponte de la reine sera bloquée à sa libération. Dans nos secteurs du Haut Bugey, il faut encager les reines dés la fin des miellées de début d’été, autour du 15/20 juillet, pour pouvoir libérer les reines avant fin août et les miellées d’automne, (verge d’or, renoué, puis lierre).
Dés la libération de la reine la ponte est importante et les populations qui vont naitre sont des abeilles qui vont permettre un hivernage satisfaisant à la colonie.
Il existe 2 modèles de cages Scalvini®, le premier modèle au dessus est trop haut, et permet aux abeilles d’ operculer le couvain, donc aux varroas de continuer à se reproduire à l’abri de l’opercule, et la cage entièrement pondue bloque la ponte de la reine.
Le modèle plus récent, en dessous, est moins épais, le couvain ne peut pas être operculé, les abeilles le détruisent et la reine continue sa ponte. Cette cage mesure 17mm d’épaisseur, couvercle fermée, vérifiez cette dimension avant de l’acheter, il reste peut être d’anciens modèles en circulation.
Quelques apiculteurs du Haut Bugey ont testé cette méthode dans leurs ruchers en cette fin d’été, nous l’avons aussi essayée au rucher école de Béard Géovreissiat. Les résultats sont prometteurs, voilà quelques photos.
Des varroas étant présents dans le couvain de certaines cages, les cages doivent être enlevés de la ruche avant le traitement à l’acide oxalique, sinon ils vont survivre et leur descendance va réinfester la colonie. Le problème est que les abeilles ont si bien collé les cages qu’on se retrouve souvent avec un trou dans la cire.
Il faudrait peut être essayer de fixer la cage dans un cadre vide, cadre qu’on enlève avec la cage après la libération de la reine. Dans les vidéos en fin d’article, on voit les cages fixées dans une plaque de polystyrène dur.
Ici, la reine encagée est marquée verte, donc née en 2014, c’est donc sa 4ème année de ponte. Les abeilles la sentant en fin de vie ont élevé une reine de remplacement, qui a n’a pas tué la vieille reine après avoir été fécondée. Les 2 reines pondaient ensemble dans la ruche. Cette colonie étant particulièrement douce et productive, je ne m’étais pas résigné à remplacer cette reine plus tôt.
Nous avons rencontré ce problème dans 3 ruchers, dont 1 ruche au rucher de Béard. La solution serait peut être de recontrôler 10 jours après l’encagement de la reine marquée qu’il n’y ait pas de couvain ouvert dans la ruche, signe d’une reine en ponte, et si c’est le cas de chercher et d’encager cette reine.
Cette photo est édifiante: c’est la ruche où j’ai eu les plus fortes chutes de varroas, environ 4200, (j’ai passé 1h30 à les compter). Je traitais avant mes ruches avec des lanières Apivar, je n’ai jamais vu de chutes pareilles, cette colonie était condamnée cet hiver avec un pareil taux d’infestation.
La reine a été libérée 4 jours plus tôt et a commencé immédiatement sa ponte, les premières larves sont donc déjà nées et ce second traitement va éliminer les varroas résiduels avant qu’ils se réfugient dans les alvéoles sous les larves.
Les chutes de varroas sont encore significatives, plus de 300, ce qui n’est pas étonnant vu l’infestation du départ. On voit beaucoup de débris de cire, signe que les abeilles nettoient les cellules pour préparer la ponte de la reine. Depuis, cette ruche semble en parfaite santé, chez moi, dans le sud du Jura, le lierre a commencé à fleurir, très grosse activité au trou de vol, rentrées de pollen et de nectar (12 septembre). J’ai recontrôlé le tiroir graissé, quelques varroas sur le plateau, difficiles à trouver au milieu des nombreux débris dus à la forte activité de la colonie.
Cette méthode que nous venons de tester semble prometteuse, elle va nous permettre à l’avenir de nous passer des médicaments anti varroas que nous proposent les labos, varroa présente maintenant une tolérance à ces produits qui deviennent inefficaces. J’ai traité quelques ruches témoins de mon rucher avec des languettes Apivar, je retrouve quelques dizaines de varroas sur les tiroirs, pour des centaines avec le traitement à l’acide oxalique sans couvain.
Plus grave, les molécules des médicaments proposés par les labos sont liposolubles, ce qui veut dire que ces produits se retrouvent piégée dans les cires, et que le contact permanent de varroa avec ces molécules permet à varroa d’améliorer sa tolérance à ces produits. La contamination des cires devient d’ailleurs si préoccupante que certains ciriers ne prennent plus les cires provenant des cadres mais uniquement les cires d’opercule.
L’acide oxalique est un acide organique, c’est l’acide qu’on retrouve dans l’oseille et les feuilles de rhubarbe, et n’est pas liposolubles, aucun résidu ne se retrouve dans les cires, donc pas de risque d’accoutumance.
Attention cependant à utiliser de l’ A.O. de qualité pharmaceutique, donc très purifié, le produit vendu en magasin de bricolage ne peut en aucun cas être introduit dans vos ruches, mais utilisé uniquement pour le bricolage. (Ça vous fait rire, mais cet avertissement revient à chaque conférence sur les traitements à l’ A.O., c’est surement que certains l’ont fait).
Cette méthode, si elle est très efficace, présente des contraintes pour les apiculteurs:
- Les reines doivent être jeunes pour pouvoir reprendre rapidement une ponte abondante après leur libération.
- Elles doivent être marquées pour faciliter leur recherche rapide dans la ruche.
- Pour faciliter la recherche des reines les ruches doivent être en bon état, cette opération peut être très compliquée dans des ruches dont les cadres sont collés par la cire et la propolis et qui doivent être arrachés au pied de biche. (Et il y a encore trop de ruches comme ça!!!).
- Toutes les ruches du rucher doivent être traitées de la même manière et simultanément pour éviter la réinfestation.
- Les reines doivent être libérées en douceur.
- Prévoir au besoin un nourrissement stimulant en absence de rentrée de nectar pour relancer la ponte de la reine.(apport de sirop 50/50).
- Le calendrier des opérations doit être respecté à la lettre si on veut que la méthode soit efficace (encagement de la reine, 24 jours plus tard libération de la reine et traitement à l’A.O., et deuxième traitement à l’A.O. 4 jours après.
Cette photo illustre bien ce que doit être une apiculture moderne et durable basée sur l’entraide entre apiculteurs. Un traitement sous la pluie est très compliqué si on travaille seul, mais est simple et très rapide en travaillant à plusieurs.
Nous avons appris cette méthode de traitement en allant à la rencontre des autres apiculteurs et en échangeant avec eux. C’est comme ça que notre apiculture va se continuer à se développer et va survivre.
Quelques liens maintenant:
fiche technique ADARA encagement reine en cage Scalvini 2015
Article Info ADAFrance janvier 2016
article sur la cage Scalvini, journée technique apiculture bio PACA
du 17 novembre 2015
Diaporama PowerPoint à télécharger
Le diaporama PowerPoint fonctionne mal sur certains ordinateurs. Si c’est le cas pour vous pouvez le télécharger en PDF: Diaporama en PDF
Ce diaporama peut être librement utilisé pour présenter cette technique de lutte anti varroa, utilisation commerciale interdite.
Site internet de l’inventeur de la cage, Dante Scalvini
Et deux vidéos mis en ligne par Mr Dante Scalvini avec ses coordonnées:
Encagement de la reine:
Libération de la reine:
On voit sur ces vidéos que l’apiculteur enfume très peu pour ne pas affoler la reine, donc nécessité d’avoir des abeilles douces. Et de l’utilité du rucher école de Béard Géovreissiat où nous vous attendons dés avril 2018 pour vous aider à remplacer vos reines.
Updated on mars 14, 2019
Chantier au rucher école de Béard
Lundi 12 décembre, 10 apiculteurs ont participé au chantier d’étanchéité du cabanon du rucher. Quelques photos:
Et un grand merci à la belle équipe du rucher du Haut Bugey qui fait vivre ce rucher.
Updated on mai 28, 2017
« Des abeilles à Béard »
Une vidéo d’Alice Bomboy sur les activités de notre rucher école d’élevage de reines.